• fr
  • en
2020

La banane invisible

Lors de la Foire de Bâle la galerie Perrotin a vendu en 2019 une banane scotchée sur ses cimaises. Fred Forest fait ici dans le dispositif qu’il met en place, la démonstration géniale que cette œuvre-là ne s’est vendue qu’avec une entente implicite des opérateurs du marché.

Communication 

2020

La banane invisible, zoom avec Alain Dominique Perrin

2020

La banane invisible, zoom dirigé par Christophe Pouilly

2020

Intervention de Paul Ardenne au sujet de la Banane invisible

La banane invisible, zoom avec Alain Dominique Perrin
2020
La banane invisible, zoom avec Alain Dominique Perrin
La banane invisible, zoom dirigé par Christophe Pouilly
2020
La banane invisible, zoom dirigé par Christophe Pouilly
Intervention de Paul Ardenne au sujet de la Banane invisible
2020
Intervention de Paul Ardenne au sujet de la Banane invisible

English version: click here

2020 La Banane invisible

Lors de la Foire de Bâle la galerie Perrotin a vendu en 2019 une banane scotchée sur ses cimaises. Fred Forest fait, ici dans le dispositif qu’il met en place, la démonstration géniale que cette œuvre-là ne s’est vendue qu’avec une entente implicite des opérateurs du marché. Pour faire sa démonstration il crée une œuvre qu’il baptise par dérision « La banane invisible » et la propose en achat aux 350 collectionneurs Français de haut niveau sous forme d’une proposition d’achat qu'il leur adresse individuellement. L’œuvre est représentée par une assiette en porcelaine de Limoges vide … enchâssée dans un cadre. Ils devront adresser leur soumission d’achat à la SCP SIMONIN-LE MAREC-GUERRIER, Huissiers de Justice à Paris, 54 rue Taitbout 75009 PARIS, Ce dernier aura un mois pour livrer le nom des candidats après quoi l’œuvre sera attribuée au plus offrant lors d’une séance publique à la Galerie Stéphane Mortier.

Comme il l’a initialement prévu Fred Forest, aucune offre d’achat ne sera proposée à l’issue de ce délai ! Ce qui valide par ce fait sa démonstration imparable : l’artificialité d’un marché de l’art caractérisé par l’entre-soi des acheteurs potentiels et finalement le peu de crédit à accorder à un marché qui fixe arbitrairement la valeur financière attribuée aux œuvres dont les prix sont manipulés par ce denier ? Les dés étant toujours pipés d’avance ! Une valeur que les conservateurs gogo des musées officiels, eux-mêmes, souvent complices de ces opérations aberrantes acceptent de régler les yeux fermés avec leur dotation d’agent public… En franc-tireur Forest se positionne comme un artiste qui ne cherche nullement à vendre dans cette opération sa banane invisible mais par cette opération à faire une démonstration qui implique directement les opérateurs du marché de l’art et ses mécanismes. L’esthétique de l’objet présenté aux collectionneurs pressentis ne résidant nullement dans les critères généralement admis à ce sujet par les acquéreurs habituels mais en déplaçant celle-ci de l’ordre du « n’importe quoi » vers l’ordre de la morale c’est-à-dire de l’Ethique. Bien entendu au départ pour jouer le jeu, il a soin de préciser que l’assiette qui, à un moment donné hébergeait à l’origine la banane, devenue depuis invisible, appartenait à une série des porcelaines de Limoges. Ce détail, pensait-il, devant suffire aux plus exigeants des collectionneurs, quand certains d’entre eux comme le patron de la Bourse du commerce fait l’acquisition en 2007 d'un Maurizio Cattelan : neuf linceuls allongés dont les draps ne viennent même pas des célèbres drapiers de Florence.

Quant à la banane devenue invisible personne n’étant plus là pour vanter ses qualités gustatives, il n’est nullement utile de les évoquer ici.

-------------------------------------

2020 La banane invisible

La banane qui se trouvait dans l’assiette s’est subitement volatilisée sans laisser de traces d’où le nom de Banane invisible que porte cette œuvre… Vernissage le Samedi 25 janvier à la Galerie S-Mortier 77 rue Amelot 75011 Paris

Sous le nom de Space Media des surfaces vierges publiées dans différents supports de presse, l’artiste Fred Forest à mis à disposition dès 1972, des espaces de libre créativité pour les lecteurs, et les téléspectateurs. 

Le journal Le Monde et France 2 se sont prêtés à ces expériences en 1972. Expériences qui ont connu un grand succès, à tel point que l’expérience de l’artiste a été répétée par la suite dans de nombreux pays dont la Suède, la Suisse, le Brésil, ce qui lui a valu le prix de la communication à la XIIème Biennale de Sao Paulo.

Près de cinquante années plus tard, il renouvelle son expérience en France avec le Magazine d’art ARTENSION. Ce sont les 150 réponses reçues à cette occasion que vous pourrez admirer à la Galerie S-Mortier.

Lui-même, à cette occasion s’est prêté au jeu, d’où l’œuvre, qu’il a produite sur son Space Media qui consiste en une version parodique, mettant en scène la Banane qui s’est vendue 120.000 dollars à la dernière foire d’Art Basel Miami Beach et en lui substituant la Banane invisible pour un même prix à la vente….

Mais cette dernière expérience réalisée en 2020 en France, ne s’avérait en fait que comme le prélude à une nouvelle action critique de l’artiste.

POUR EN FINIR UNE FOIS POUR TOUTE AVEC LA BANANE ET LE MARCHE DE L’ART ! CE MESSAGE S’ADRESSE A DE JEUNES ET AUDACIEUX COLLECTIONNEURS ET CHEFS D’ENTRPRISE QUI DESIRENT PLACER LEURS LIQUIDITES DANS L’ART CONTEMPORAIN EMERGENT.

C’EST-A-DIRE REFUSER LES LOIS D’UN MARCHE RENDUES AUJOURD’HUI OBSOLETES NOTAMMENT PAR L’ENTREE EN FORCE DU NUMERIQUE E DES NFT.

DE FACON A NE PAS SUBIR UN MARCHE DECADENT QUI DATE D’UN AUTRE TEMPS MAIS PARTICIPER A L’INVENTION D’UN NOUVEAU MARCHE SELON LEURS PROPRES CRITERES ET VALEURS !

AVEC UNE ŒUVRE D’ART CONCEPTUELLE A IMAGINER PAR CHACUN D’ENTRE VOUS, MISE EN VENTE A PARIS PAR LA GALERIE S-MORTIER, AU TITRE D’UNE EXPERIENCE D’ART SOCIOLOGIQUE POUR UN MONTANT DE 120.000 $ USD, SOIT 108.120 € ! Le TITRE DE L’OEUVRE : " Nature morte sur Space Media ou Banane invisible sur assiette blanche en porcelaine de Limoges "

19 décembre 2019 à 13h00 GMT.

Une œuvre vendue au cours de la foire d’Art Basel Miami Beach en décembre 2019 a enflammé le débat et les « bavardages » sur l’art, si l’on en croit Philipp Kennicott du Washington Post, sur la nature de cette œuvre, son mode d’exposition, son prix excessif, et sa surmédiatisation. Alain Robbe-Grillet, dix ans plus tôt, dans les allées de la même foire de Miami confiait à Fred Forest d’une façon prémonitoire que les collectionneurs étaient intéressés par trois choses : l’ART, l’ARGENT, l’EVENEMENT ! Ce que confirmait en 2019 la vente de la fameuse banane de l’artiste italien :

Vidéo avec Alain Robbe Griet à la Foire de Miami https://www.youtube.com/watch?v=0VEQk82Mrko

L’ŒUVRE AUJOURD’HUI PROPOSEE PAR FRED FOREST :

Cette œuvre, de l’artiste italien, la bien nommée, « Comedian », inspire aujourd’hui à l’artiste et théoricien, Fred Forest, la création d’une œuvre critique, démonstrative, participative, conforme à ses modes de créations personnels, dont il énonce le protocole ci-dessous. De toute évidence, il ne s’agit nullement d’un plagiat même parodique de cette œuvre. Mais l’affaire de Forest est d’autant plus sérieuse qu’il s’agit de créer une œuvre vraiment originale et explicative, de nature complémentaire sur le contexte qui l’a vu prendre naissance. En quelque sorte une mise en abîme du milieu d’irresponsabilité et de duplicité qui frappe nos élites aujourd’hui.

 C’est-à-dire, en produisant une œuvre ayant pour sujet et prétexte une autre œuvre. Une œuvre mise en scène par la Galerie Perrotin qui a eu pour résultat remarquable de créer un événement économique, médiatique, sociologique et accessoirement artistique de tout premier ordre dans le cadre de cette foire d’Art Basel Miami Beach 2019. Ce qui, pour Forest, se relie en filigrane dans sa pratique artistique à un point de vue philosophique et esthétique, des « stratégies critiques et de détournement conceptuel » où l'appropriation artistique doit être rapprochée de la déconstruction et de l'intertextualité, comme relevant  de la théorie des médias et de la communication. Cela par l’intérêt pour ce travail, qu’ont aussi bien manifesté Marshall Mc Luhan que Vilém Flusser.

LE PROTOCOLE DE L’ŒUVRE PROPOSEE PAR FOREST :

1-L’œuvre post-conceptuelle que nous offre ici Forest sera accrochée et visible sur les cimaises la Galerie Stéphane Mortier au 77 rue Amelot dans le onzième arrondissement de Paris au cours de son exposition participative du SPACE MEDIA sous le titre « Nature morte invisible à la banane sur assiette blanche de Limoges » prix de vente 120.000 $ USD soit 108.120 €

2- Offerte à la contemplation du public du 25 janvier au 21 mars 2020 dans le cadre de son exposition du SPACE MEDIA qu’il organise aux heures d’ouverture de la Galerie, protégée par un cordon de vigiles afin d’éviter les désagréments d’un public de jeunes collectionneurs trop nombreux, dont les mouvements intempestifs sont toujours à craindre pour les boutiques du voisinage...

3- L’œuvre se compose d’un SPACE MEDIA vierge, encadré sous verre, portant son titre à sa base. Sous cette forme et cette présentation elle donnera lieu à une proposition d’acquisition par l’expédition d’une invitation à 350 (trois cent cinquante) collectionneurs Français, dont la plupart font partie d’une association qui organise et décerne tous les ans le Prix Marcel Duchamp avec le concours du Centre Pompidou pendant la FIAC. Il faut savoir que ces collectionneurs, guidés par FRED FOREST, lui-même, ont visité sa propre rétrospective au Centre Pompidou en juillet 2017. En conséquence, ils ont tous une connaissance approfondie de sa pratique artistique, notamment documentée par le catalogue illustré, édité à cette occasion, distribué par la Librairie Flammarion du Centre Pompidou. Ainsi que de sa biographie substantielle, soutenue entre autres, par Pierre Restany, Edgar Morin, Vilém Flusser, Mario Costa, Pierre Lévy, Pierre Moëglin, Derrick de Kerckhove, Louis José Lestocart, Annick Bureaud, etc.

4-Dans la correspondance qu’il leur adresse l’artiste leur propose l’achat de cette œuvre dite invisible, de fait visible à la Galerie Mortier, au prix non négociable de 120.000 dollars pièce soit 108.120 € (Prix de référence établi sur la vente d’un produit semblable effectuée à l’occasion d’Art Basel Miami Beach en 2019 par la Galerie Perrotin)

5- Du fait que cet achat soit offert à des collectionneurs Français en priorité, si par chance il était acté, il constituerait une opération d’intérêt national significative, au moment où Paris, depuis la dernière FIAC de 2019 est l’objet d’un regain d’intérêt pour l’art contemporain. Notons, augure favorable à cette issue réjouissante, que la collectionneuse qui a fait l’achat de « Comédian » s’avère déjà être justement de nationalité Française… Par un heureux effet d’entrainement, on peut espérer, avec un peu d’optimisme, qu’un nouvel achat, réalisé ainsi, coup sur coup, profiterait aux artistes Français, sous-représentés sur le marché international, les Institutions Françaises ayant toujours été dans l’incapacité de les soutenir, à part un quarteron d’entre eux (toujours les mêmes) depuis plus de vingt ans...

6- A la date du samedi 21 mars à 18 heures, une délégation constituée de critiques d’art sous la houlette de Paul Ardenne se rendra à la Galerie S-Mortier afin de constater ce qu’il en est de la vente de « La Nature morte invisible, banane dans une assiette en porcelaine de Limoges blanche ». Il interrogera le Galeriste sur ce point en présence de la presse et de l’Huissier Maître Le Marec. Ce dernier ayant été requis pour recevoir les propositions des collectionneurs intéressés par l’achat de la « Banane invisible ». Finalement pour cause de COVID cet événement est repoussé au 2 juin 2020 et se fera à distance par ZOOM). Seront présents Alain Dominique Perrin. Juliette Bompoint directrice de Main d’œuvre, Christophe Pouilly, Adrien Forest, Isabelle Faure, Paul Ardenne, Sophie Lavaud, Jean-Jacques Gay, Martial Verdier, Eric Le Marec huissier, Stéphane Mortier et 150  autres personnes sur Zoom.

Premier cas de figure : L’œuvre s’est bien vendue au prix indiqué. L’acheteur Français ou étranger peut rester anonyme, mais il pourra être également présent et interrogé par la presse, s’il en exprime le désir. Le champagne est sablé. L’œuvre conceptuelle d’appropriation ainsi constituée prendra alors sa véritable existence, avec une nouvelle côte pour son auteur, sous forme d’un certificat d’authenticité, accompagné de son protocole signé par l’artiste. L’objet sera remis à l’acquéreur contre un chèque de 120.000 $ usd soit 108.120 € en présence du Galeriste Stéphane Mortier et de Maître Eric Le Marec huissier de justice. Nous constaterons alors que la somme représentant cette vente est d’un montant exceptionnel choisi par l’artiste lui-même, strictement équivalent à celui de la banane vendue par la Galerie Perrotin à Miami... La nature du sujet et la façon, non conventionnelle, mais bien personnelle de les traiter par chacun des deux artistes, mettra en évidence un talent bien partagé, bien que particulier par le style, les mediums utilisés et surtout le sens et la finalité de leurs œuvres. Un talent qui justifie pleinement que le prix de vente des deux œuvres soient identiques pour une valeur artistique reconnue en principe au moins égale ? En effet, les deux artistes présentent, pour chacun d’eux, une carrière prestigieuse, chacune dans son genre, quasi semblable, si ce n’est que les prix de vente du second des deux artistes sont incroyablement plus élevés que ceux du premier ! Forest d’ailleurs se refuse en général de vendre ses œuvres, sauf circonstance exceptionnelle. Ce que Bernard Blistène directeur du MNAM/Pompidou a dû lui-même se voir refuser à son grand dépit au cours d’un repas Chez Georges en présence d’Alain Seban et d’Emma Lavigne en mai 2016 au cours du rituel bien huilé entérinant officiellement sa rétrospective dans les lieux. https://lnkd.in/gfZw3tt

L’achat s’il trouve un acquéreur à la Galerie S-Mortier pourrait comme conséquence rétablir à l’avenir une plus juste parité entre les prix respectifs de ces deux artistes, dits désormais les artistes de la banane. Petit détail qui a son importance : il est à noter que le produit de cette vente de l’œuvre exposée à la Galerie Stéphane Mortier sera entièrement reversée à une association d’artistes, « l’Association Mains d’œuvre de Saint-Ouen », privée récemment par le Maire Macroniste de cette commune de la banlieue Parisienne de lieu de travail pour ses artistes...

Second cas de figure : L’œuvre n’a hélas pas trouvé acquéreur au prix demandé… Ce qui est conforme à ce qu’avait prévu Fred Forest, et qui valide le bien-fondé de sa démonstration : Aucun des 350 collectionneurs sollicités n’a répondu à l’Huissier ce dont nous informe de vive voix Maître Eric Le Marec. L’artiste lira à haute voix un court texte sur cet échec et tentera en sa qualité de théoricien de l’art sociologique d’en donner quelques raisons factuelles. Ce texte, en quelque sorte fera partie intégrante désormais de l’œuvre finale, et en constituera sa justification artistique, sociologique, esthétique et philosophique, comme œuvre d’art sociologique post-conceptuelle. Les critiques d’art présents, sous la conduite de Paul Ardenne entameront alors un débat avec le public sur le prix des œuvres et leur étonnante disparité sur le marché selon les artistes. Disparité, il faut le remarquer, ne reposant sur aucun critère artistique objectif justifiant de tels écarts… Quoi qu’il en soit, l’artiste soulignera la réussite factuelle de son expérience comme TP d’Art sociologique dans la mesure où cette dernière révèle les mécanismes et les conditionnements auxquels sont soumis les collectionneurs, eux-mêmes, dont les choix ne dépendent plus de leur libre-arbitre, mais des « influenceurs » de toute sorte, directement ou indirectement liés aux réseaux constitués de l’art contemporain mondial. Lesquels sont au service de puissances financières et de pouvoirs institutionnels divers, dont ils sont, eux-mêmes, à un niveau ou à un autre, parties intégrantes. Le modèle expérimental proposé ici par Fred Forest pour la mise en évidence des mécanismes du marché de l’art fonctionne parfaitement. Preuve est donc bien faite, que les achats comme le prix des œuvres en matière d’art contemporain sont déterminés, non pas par la qualité, la spécificité, l’originalité de l’œuvre, mais surtout par l’image que les médias renvoient de l’artiste, la puissance financière de la galerie qui en propose la vente, l’importance consacré à son budget promotionnel, la richesse de son réseau relationnel et médiatique, sa position dans la géographie mondiale des collectionneurs. La demande d’acquisition et les prix de vente en ce qui concerne les œuvres proposées n’étant plus liés intrinsèquement à des critères d’ordre esthétique mais s’établissant sur une chimie complexe manipulée par le monde de l’art comme l’explicite l’universitaire Arthur Danto. Un monde de l’art où les œuvres sont essentiellement considérées aujourd’hui comme des produits financiers, leurs valeurs n’étant plus fondée en premier lieu sur des critères d’ordre artistique, mais décrites, soumises, indexées et ajustée sur une grille de paramètres boursiers. Dans cette situation de confusion, Fred Forest, suggère que la légitimité de fixer le prix de l’œuvre devrait revenir en dernier ressort à l’artiste, seul en mesure de pouvoir estimer la sueur, l’énergie, la patience, le temps, le talent, l’intelligence et la créativité qu'il lui aura fallu développer pour la réaliser. Par contre, nul ne pourra nier que comme tout marché, le marché de l’art est lié à de puissants réseaux dont il est conditionné étroitement et dépendant.

Le dispositif astucieux mis ici en place par l’artiste en révèle d’une façon magistrale les fonctionnements et les conditionnements sous lesquels les amateurs d’art se trouvent sous emprise, et en quelque sorte aliénés.

Fred Forest ne s’étonne nullement qu’aucun organe de presse, ni de critique patenté, n’aie relaté cet événement majeur et combien il est pourtant emblématique pour l’histoire de l’art contemporain. Son odeur de soufre en a dissuadé les plus téméraires.

J’avais promis à Juliette Bompoint d’offrir à son Association d’artistes Mains d’œuvres, le bénéfice de la vente de « L’œuvre invisible » pour son prix total si jamais un des 350 collectionneurs s’était finalement décidé à en faire l’acquisition... Mais à défaut, Alain Dominique Perrin constatant sa déception s’en est déclaré acquéreur en franc-tireur, pour un montant de 10.000 dollars…Ce qui bien entendu, a eu le mérite de redonner son sourire à Juliette…

Mais ce compte rendu n’aurait pas été complet s’il omettait de vous informer comment s’est terminée dans l’euphorie cette action grâce à la présence de l’un des collectionneurs Français les plus représentatifs : Alain Dominique Perrin, Président de la Fondation Cartier et du Jeu de Paume qui a sauvé l’honneur de l’art contemporain Français. Non seulement par sa générosité naturelle mais, à mon sens surtout, par son indépendance d’esprit et son courage par rapport à ce milieu...

-------------------------------------

English version

TO PUT AN END ONCE AND FOR ALL TO BANANAS AND THE ART MARKET!
THIS MESSAGE IS ADDRESSED TO YOUNG AND DARINGCOLLECTORS AND BUSINESS LEADERS WHO WISH TO PLACE THEIR LIQUID ASSETS IN EMERGING CONTEMPORARY ART.
A CONCEPTUAL WORK OF ART TO BE IMAGINED BY EACHONE OF YOU, PUT UP FOR SALE IN PARIS BY GALERIE S-MORTIER, AS A SOCIOLOGICAL ART EXPERIENCE FOR AN
AMOUNT OF 120.000 $ USD, THAT IS TO SAY 108.120 € !


TITLE OF THE WORK: " Still life on Space Media or
invisible banana on a white plate in Limoges porcelain "(still life on Space Media or invisible banana on a white plate in Limoges porcelain).
19 décembre 2019 à 13h00

A work sold at Art Basel Miami in December 2019 ignited the debate and "gossip" about art, according to Philipp Kennicott of the Washington Post, about its nature, its mode of exhibition, its excessive price, and its over-mediatization. Alain Robbe-Grillet, ten years earlier, in the alleys
of the same fair confided to Fred Forest in a premonitory way that the collectors were interested here already by three things: ART, SILVER, EVENT!
What seems to confirm the sale of the famous banana of the Italian artist

https://www.youtube.com/watch?v=0VEQk82Mrko

PROTOCOL OF THE PROPOSED WORK BY FRED FOREST:
This work, the well named Comedian, inspires today to the artist and academic, Fred Forest, thecreation of a critical, demonstrative and participative work, in conformity with his usual modes ofcreations, of which he enunciates the protocol below. Obviously, it is not at all a question for him of plagiarizing the creator of this work and of infringing his inalienable and imprescriptible copyrights, but, in a way, to create a work of complementary nature in a kind of setting in abyss, and to give him thus a form of extension... All reason and comparison kept, as Picasso was able to conceive in his way to remake Velasquez's Meninas with the visual means and the spirit of his time, and this a half-century before conceptual art was established and recognized, Forest, tries to do the same. That is, to produce a work that deals with the subject matter of another work, Comedian, which has had the tangible result of creating an economic-mediatico-sociological event as part of the Art Basel Miami Beach 2019 fair.

1-Forest's post-conceptual work in question will be hung and visible on the walls of the Galerie Stéphane Mortier at 77 rue Amelot in the eleventh arrondissement of Paris, under the title "Still life with banana on a white plate from Limoges".

2-The Gallery will be open to the public from January 25 to March 21, 2020 and to potential buyers during the opening hours of the Gallery, protected by a cordon of guards from a private company, in order to avoid the inconvenience of an audience of young collectors, both enthusiastic and too numerous, whose untimely movements are always to be feared in this kind of event for the shops in the neighbourhood. The work consists of a blank SPACE MEDIA, framed under glass, with its title at its base

3-The presentation will result in an invitation being sent to 350 French collectors, some of whom, the most important, are members of an association that organises and awards the Marcel Duchamp Prize every year with the help of the Centre Pompidou during the FIAC.
These collectors, guided by FRED FOREST himself, visited his own retrospective at the Centre Pompidou in July 2017. As a result, they all already have an in-depth knowledge of his practice, notably instructed by the illustrated catalogue, published on this occasion and distributed by the
Librairie Flammarion at the Centre Pompidou, as well as of his biography, supported, among others, by Pierre Restany, Edgar Morin, Vilém Flusser, Anthony Haden-Guest, Mario Costa, Pierre Lévy, Pierre Moëglin, Derrick de Kerckhove, Louis José Lestocart, Annick Bureaud etc.

4-in the correspondence that the artist personally addresses to them, the artist offers them the purchase of this work of art (printed in 3 copies) visible at Galerie Mortier at the non-negotiable price of 120,000 dollars or 108.120 € each (reference price established on the sale of a similar product at Art Basel Miami Beach in 2019).

5-For the fact that this purchase is offered to French collectors as a priority, if by chance it were to take place, it would constitute an operation of significant national interest at a time when Paris, since the last FIAC in 2019, has been the object of renewed interest in contemporary art. Let us
note, as a favourable omen for this outcome, the collector who made the purchase of "Comédian" is already of French nationality... By a happy ripple effect, we can think that a new purchase, blow after blow, would benefit French artists, under-represented on the international market,
French institutions having always been unable to support them, except for a “quarteron” of them (always the same ones) for more than twenty years... On Saturday, March 21st at 6pm, a delegation of art critics led by Paul Ardenne will go to the Galerie S-Mortier in order to see what is happening with the sale of "La Nature morte, banana in a white Limoges porcelain plate ". He will question the gallery owner on this point in the presence of the press and will open the debate with the public a little later.


Two situations are to be considered:


a) First situation:
The work has sold well at the price indicated. The French or foreign buyer may be anonymous, but may also be present and questioned by the press, if he or she so wishes. The champagne is shortbread.
The conceptual work thus constituted will then take its true existence, as well as the new rib of its author, in the form of a certificate of authenticity, accompanied by its protocol signed by the artist. The object will be given to the purchaser against a check of 120.000 $ usd or 108.303
euros, in the presence of the gallery owner Stéphane Mortier and of Master Eric Le Marec, judicial officer. We will then note that the amount representing this sale is strictly equivalent to the work sold by Gallery Perrotin in Miami. The similarity of the subjects and the non traditional but very personal way of treating it by each of the two artists will highlight a shared talent, although very personal in style and especially in purpose. A talent that fully justifies that the selling prices of the two works are identical for an artistic value recognized in principle at least equal. In fact, both artists present, for each of them, a prestigious career, each in its own genre, almost similar, except that the selling prices of the second of the two artists are incredibly higher than those of the first. Forest moreover refuses in general to sell his works, except exceptional circumstances. What Bernard Blistène, director of the MNAM/Pompidou, had to endure to his great displeasure in the presence of Alain Seban and Emma Lavigne during the official meal at Chez Georges en mai 2016.
.
https://lnkd.in/gfZw3tt


The purchase made at Galerie Mortier therefore seems to re-establish a fairer parity between the respective prices of these two so-called banana artists in the future. It is important to note that the proceeds from the sale of the work exhibited at Galerie S-Mortier will be entirely donated to an association of artists, the "Association Mains d'œuvres de Saint-Ouen", recently deprived of its workplace by the mayor of this Parisian suburb.

b-Second case:
The work has unfortunately not found a buyer at the asking price. The artist will read aloud a short text on this failure and will try, in his capacity as a sociological art theorist, to give some factual reasons. This text will in a way become an integral part of the work, and constitutes its
artistic, sociological, aesthetic and philosophical justification as a post-conceptual sociological work of art. The art critics present, led by Paul Ardenne, will then start a debate with the public on the price of the works and their astonishing disparity on the market according to the artists.
Disparity, it should be noted, not based on any objective artistic criteria justifying such disparities...
In any case, the artist will underline the success of his factual experience as a sociological art Practical Work, insofar as it reveals the conditionings to which collectors themselves are subjected, whose choices no longer depend on their free will, but on "influencers" of all kinds, directly or indirectly linked to the networks constituted by the world contemporary art. They are at the service of various financial and institutional powers, of which they are themselves, at one level or another, integral parts. The experimental model proposed here by Fred Forest for the highlighting of the mechanisms of the art market works perfectly. Proof is thus well made, that the purchases like the price of the works in matter of contemporary art are determined, no longer by the quality, the specificity, the novation of the work itself, but by the image that the media send back of the artist, the financial power of the gallery that proposes the sale, the importance devoted to the promotional budget, the richness of its relational and media network, its position in the world geography. The demand for acquisition and the sale prices of the proposed works are no longer intrinsically linked to aesthetic criteria, but are based on a complex and devious chemistry concocted by the art world, as Arthur Danto calls it. An art world where works are now essentially considered as financial products, their values no longer being based on artistic criteria, but described, submitted, indexed and adjusted on a grid of stock market parameters.
In this situation of confusion, Fred Forest, suggests that the legitimacy to fix the price of the work should return in last resort to the artist, the only one able to estimate the sweat, the energy, the patience, the time, the talent, the intelligence and the creativity that will have been necessary to
him to realize it. On the other hand, no one can deny that, like any market, the art market is linked to the laws of supply and demand. And everyone knows it, even if everyone pretends to ignore it, the art market is a market maintained artificially by a few major collectors, very powerful galleries, heads of international institutions, a few art critics, and even a handful of artists and the media. Some will judge Forest's position as vain and as demonstrating an abyssal naivety, the exemplary fight that he has been leading alone against the Centre Pompidou for years, however, gives him reason to be right. After having succeeded in invading the Beaubourg citadel for the first time against all odds in July 2017, he is now preparing for a new offensive, strengthened by this first victory obtained through hard struggle, which he is leading in the name of ETHICS alone.
As a sign of the times, the climate is changing, and even commentators who judge the situation in the United States on the spot and report on it, tell us that the most important museums are being forced to separate from their most emblematic leaders under pressure from artists who want to
establish a greater ethic in their operations. (See THE ART NEWS PAPERS DAILY N° 319
25/6/2019 French Edition)
The experimental and pedagogical system put in place by Fred Forest by the sale of his banana, reveals this unease that begins to contaminate Europe and moreover gives to the artist (that is to say to the artists) the legitimate and moral right to determine henceforth and to them alone the
price representing the value of their works. That is to say, also their work, without having to be dependent on the market in any way, and without falling victim to a coast, which ultimately turns out to be the result of various manipulations by the art market and its influencers. What Arthur
Danto calls with some pudeur the "World of Art" ...
Who are these influencers? They are you and me, according to our own notoriety and our ability to act as a guarantor for a person or a cause according to our own ideology. That is to say, possibly in the art world, any person whose professional or extra-professional functions are credited with a certain knowledge or power, which may or may not itself be monetized, and some of whom will consider, rightly or wrongly, that information and initiatives may be useful to them one day.

To finish, the basic price of this work of which the artist proposes you today the purchase without intermediary at 120.000 $ usd or 108.120 € euros was thus decided alone according to the artist's own principles, and could be increased according to the offers made until March 21, 2020 at 18h00, as well by French as foreign collectors on condition that a guarantee check representing the increased total sum is deposited in time at the office of Master Eric Le Marec, Bailiff, 54 rue Taitbout, 75009 Paris.
If you do not have the funds available to make this purchase at the present time, do not regret anything, the opportunity will arise one day or another that we all wish better. Tomorrow, in a year, or in ten years...You will then be sure to make the purchase you missed today at a good price. In art, magical thinking always works for those who believe strongly enough...
The action pursued here by the artist is very much based on this one... because to sell or not to sell is really not his problem today, and you have understood this perfectly well.... Goodbye !

-------------------------------------

2020 La banane invisible

Lors de la Foire de Bâle e 2019 la galerie Perrotin a vendu une banane scotchée sur les cimaises. L’artiste fait ici dans le dispositif qu’il met en place la démonstration que cette œuvre-là ne s’est vendue qu’avec une entente implicite des opérateurs du marché. Pour faire sa démonstration, il crée une œuvre qu’il baptise « La banane invisible » en adressant une proposition d’achat aux 350 collectionneurs Français de haut niveau sous forme d’une correspondance personnelle. L’œuvre est représentée par une assiette en porcelaine de Limoges vide… installée sur un Space Media. Ils devront adresser leur soumission d’achat à la SCP SIMONIN-LE MAREC-GUERRIER, Huissiers de Justice à Paris, 54 rue Taitbout 75009 PARIS, Ils auront un mois pour livrer le nom des candidats potentiels après quoi l’œuvre sera attribuée au plus offrant lors d’une séance publique à la Galerie Stéphane Mortier.

Comme il l’a initialement prévu aucune offre d’achat ne sera proposée !

Ce qui valide par ce fait sa démonstration imparable : l’artificialité d’un marché de l’art caractérisé par l’entre-soi des acheteurs potentiels et finalement le peu de crédit à accorder à un marché qui fixe arbitrairement la valeur financière attribuée aux œuvres manipulées par ce dernier ? Les dés étant toujours pipés d’avance ! Où demeure l’escroquerie, c’est que les Institutions publiques feront leurs acquisitions à des prix arbitraires qui feront désormais références dans le marché …

-------------------------------------

 

Biographie longue de Fred Forest

Fred Forest a une place à part dans l’art contemporain. Tant par sa personnalité que par ses pratiques de pionnier qui jalonnent son œuvre. Il est principalement connu aujourd’hui pour avoir pratiqué un à un la plupart des médias de communication qui sont apparus depuis une cinquantaine d’années. Il est co-fondateur de trois mouvements artistiques : ceux de l’art sociologique, de l’esthétique de la communication et d’une éthique dans l’art.

Il a représenté la France à la XIIème Biennale de São Paulo (Prix de la communication) en 1973, à la 37ème Biennale de Venise en 1976 et à la Documenta 6 de Kassel en 1977.

EXPOSITION AU CENTRE POMPIDOU DU 24 JANVIER AU 22 JUILLET 2024

Découvrir